- Introduction
- La transfiguration de Jésus
- La transfiguration: six jours ou huit jours après
- Les personnages du récit
- Les éléments du récit de la transfiguration
- Sens théologique de l"événement
- La transfiguration de Jésus: un mythe ou une réalité
- La transfiguration dans le contexte du salut
- Conclusion
- Bibliographie
Introduction
Durant sa vie terrestre, Jésus a expérimenté beaucoup d"événements, dont la transfiguration. Ce grand moment de sa vie marque un changement important dans le déroulement de son ministère. Six jours après avoir reçu la confession de Pierre et prédit ses souffrances (Mt. 17: 1; Mc. 9: 2), il conduit ses trois disciples les plus intimes sur une haute montagne où toute sa personne resplendit d"une gloire éclatante. C"est cet événement que les écrivains bibliques appellent ""transfiguration"". Les évangiles synoptiques s"accordent à en reconnaître la véracité et le rapportent comme un fait réel. Jean omet ce récit dans son Evangile. L"un des témoins de la scène, Pierre, la rapporte dans l"une de ses épîtres (2 Pierre 1: 16-18), mais la manière de rapporter l"événement rend complexes les récits.
Faisant face aux complexités de ces récits, les commentateurs ne sont pas unanimes dans leurs interprétations de la transfiguration. ""Mythes"", ""rêve"", ""vision"", ""fait réel mais purement naturel"": telles sont les différentes manières de voir qui ont été présentées au sujet de l"événement. D"après les uns, ""ce serait un récit mythique créé par la conscience de l"Eglise, à l"imitation de la transfiguration du visage de Moïse dans l"Ancien Testament""[1]Pour d"autres, ""ce serait le récit d"un rêve des disciples""[2]Les penseurs comme Tertullien, Herder, Bleek, Reuss et Weise y voient le récit d"une vision accordée aux disciples pour raffermir leur foi. D"autres enfin y voient ""une histoire post-résurrection d"une apparition de Jésus à Pierre, qui a été mal placée dans les récits évangéliques"". Quant à Bultmann, il s"agit du récit d"un ""mythe ajouté à l"évangile par la deuxième génération des chrétiens""[3]En fait, la transfiguration est-elle un mythe ou une réalité?
Nous nous proposons de faire le jour autour de cette question car il y va de la crédibilité de toute la Bible, donc de la foi chrétienne.
Nous n"avons pas la prétention d"aborder tous les aspects du problème. Nous nous bornerons à l"aspect historique de la transfiguration. Pour cela, le plan de notre sujet se divise en trois chapîtres. Au premier chapître, nous ferons une étude comparative de l"événement dans les évangiles synoptiques. Nous essaierons en même temps de considérer le sens des différents éléments qui composent le récit. Au deuxième chapître, le sens de l"expression ""transfiguration"" sera étudié à travers le Nouveau Testament. Le terme ""mythe"" retiendra également notre attention. Nous étudierons le genre littéraire du récit et nous verrons s"il est une théophanie ou une christophanie. Enfin au troisième chapître, nous considérerons l"importance de la transfiguration dans le contexte du salut.
CHAPÎTRE I
La transfiguration de Jésus
A- La transfiguration: définition
Le terme ""transfiguration"" vient d"un verbe grec: ""metamorphoo"" qui signifie ""changer en une autre image, transformer"". C"est donc la transformation d"un être surnaturel ou d"un humain, en un autre, et finalement sa restauration par le pouvoir d"un dieu.
La transfiguration de Notre Seigneur, que la tradition localise sur le mont Thabor, est indiqué par le terme ""metamorphotè"", qui suppose un changement non dans la personne elle-même, mais dans les formes et la figure avec lesquelles elles se montrent habituellement. Les évangélistes expliquent ce qui résulte de ce changement: ""L"apparence de son visage de vint autre"" (Luc 9: 9), en même temps: ""ses vêtements devinrent blancs comme la lumière, comme la neige"": (Matthieu 17: 2). ""Brillants et très blancs comme la neige, tel qu"un foulon sur la terre n"en peut faire d"aussi blanc"" (Marc 9: 2) et enfin: "" son vêtement devint blanc fulgurant"" (Luc 9: 29). L"aspect général du Sauveur resta donc le même: les trois apôtres ne cessèrent de le reconnaître.
La transfiguration, c"est donc l"événement de transformation dans la vie de Jésus quand son apparence devint glorieuse. Matt. 17: 1-9; Marc 9: 2-10; Luc 3: 28-36; 2 Pi. 1: 16-18. Trois faits étonnants survinrent dans ce mystérieux événement:
a)- Jésus est transfiguré ou changé par un rayonnement inhabituel.
b)- Elie et Moïse apparurent.
c)- La voix divine se fit entendre d"une nuée.
B- La transfiguration dans les synoptiques
Il convient de rappeler que nous disposons de trois versions du même événement. Le lecteur qui souhaitera contempler la diversité des portraits de Jésus aura intérêt à comparer les détails de Matthieu, Marc et Luc. Il suffit de parcourir les récits pour constater que Jésus y occupe la place centrale. Donc, le compte-rendu est profondément christocentrique. Il développe de façon narrative une interrogation théologique sur la personne de Jésus et apporte sur ce point des enseignements précis. Mais dans cette interrogation, l"attitude des disciples est centrale puisqu"ils sont les destinataires du programme que Jésus développe, de la vision dont ils sont d"abord les spectateurs et surtout de l"interprétation donnée à cette vision. En parcourant le fil narratif des récits, on peut voir le regard des disciples sur Jésus se transformer: c"est là l"objet de la transformation et de la parole de révélation qui l"interprète.
La forme des récits, c"est leur mouvement: dynamisme et transformation. On pourrait parler d"une version du regard. C"est bien de cela qu"il s"agit ici comme le soulignent certaines oppositions. En outre, le récit de la transfiguration est construit comme une pièce de théâtre en trois actes, avec un prologue et un épilogue. Le prologue est le déplacement sur la montagne, lieu de représentation de la scène. Le premier acte, dans son décor, présente la transfiguration et le dialogue entre Moïse, Elie et Jésus. Le décor du second acte montre la prise de parole de Pierre demandant de construire trois tentes. Enfin le décor de l"acte trois présente la nuée et la parole, donc, la voix venant du ciel. L"épilogue de la scène est la descente de Jésus et ses disciples de la montagne. Au centre des évangiles, c"est toujours la figure de Jésus qui domine. Certes, il est le révélateur du Père; son enseignement et sa pratique sont tellement nouveaux qu"ils font naître une interrogation sur son identité. Cette interrogation radicale sur la personne de Jésus se retrouve dans quelques textes et bien sûr de la transfiguration. Là, Jésus, l"homme de Nazareth, devint autre, dans une sorte de préfiguration de la résurrection. Confesser Jésus comme Fils de Dieu, c"est devenir disciple du Christ que le Père a ressuscité. De la transfiguration à la résurrection, il y a continuité: la première préfigure la seconde. Avec la résurrection, la vision terrestre prend fin: commence alors le temps indéfini de l"écoute et de la parole.
Les évangiles synoptiques s"accordent pour dire que Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean sur une montagne, que Pierre dit qu"il fut bon qu"ils fussent là, et qu"il allait dresser trois tentes: une pour Jésus, une pour Moïse et une pour Elie. Ils affirment aussi que les disciples tombèrent sur leur face, que la voix parlant de la nuée les assura au sujet de Jésus: ""Celui-ci est mon Fils bien-aimé…"". Si le récit de la transfiguration est rapporté par les trois évangiles synoptiques, il n"est pas toujours raconté avec les mêmes détails. Matthieu et Luc partagent le même intérêt pour le visage de Jésus. Les deux emploient le mot grec ""prosopon"" (Matthieu 17: 2 et Luc 9: 29). Mais si Matthieu confirme, par l"éclat de ce visage le verbe metamorphoo = transformation, Luc utilise le mot ""visage"" pour éviter ce verbe. Le récit de la transfiguration se trouve dans la même série de péricopes que Matthieu et Marc. Luc se sert du modèle de Marc, comme en 9: 23-27, mais fait preuve d"indépendance. Contrairement à Matthieu, cet évangéliste supprime la fin de la péricope qui concerne le dialogue de Jésus avec ses disciples lors de la descente de la montagne (voir aussi Marc 9: 9-13). De plus, le troisième évangile mentionne que les deux visiteurs célestes apparaissent dans la gloire. Matthieu et Marc présentent immédiatement l"intervention de Pierre après l"apparition des deux hommes (Matthieu 17: 4; Marc 9: 5). Toutefois, le premier emploie le terme ""Seigneur"" et le second: ""Rabbi"". Mais Luc préfère montrer d"abord le sommeil des disciples (9: 32) et présenter cette intervention de l"apôtre au moment de la séparation de ces deux hommes avec Jésus. Les deux premiers évangiles ne disent rien sur cet état d"assoupissement des disciples. La requête de Pierre est présentée de la même façon dans les trois récits, à la différence du terme ""epistata"" = chef. La requête est de construire trois tentes. Marc et Luc se rendent compte que Pierre ne savait pas ce qu"il disait ou simplement: ""il ne savait que dire"" (Mc 9 : 6; Luc 9: 33), expression omise par Matthieu.
Les trois évangiles content qu"une ""nuée lumineuse"" couvrit les disciples. Et Luc dit que les deux hommes ""entrèrent dans la nuée"", ce qui causait la frayeur des trois disciples (Luc 9: 34). D"autre part, Matthieu et Marc écrivent ainsi les paroles venant de la nuée: ""Celui-ci est mon Fils bien-aimé"" (Mt. 17: 5; Mc 9: 35). Aussitôt Jésus est seul pour Matthieu et Luc (Mt. 17: 8; Lc. 9: 36) alors que pour Marc, il est avec les disciples (9: 8). Cependant, il est à retenir que seul Matthieu présente que ""les disciples tombèrent sur leur face et que Jésus les toucha"" (17: 6-8). Au début de son récit, Luc montre que Jésus monta sur la montagne dans le but de prier (9 : 28). Marc utilise les mêmes termes que Matthieu. Une autre différence que Luc fait apparaître est la citation des ""huit jours"" (9: 28) au lieu des ""six jours"" de Matthieu et de Marc (Mt. 17: 1; Mc. 9: 2). A la différence de Matthieu et de Marc, Luc omet le terme ""transfiguré"" ou la phrase: ""il fut transfiguré"". Quant à ses vêtements et son visage (de Jésus), Matthieu les compare à la lumière et au soleil (Mt. 17: 2). Luc mentionne simplement que ""son visage changea"" mais que son vêtement prit ""une blancheur éclatante"" (Luc 9: 29). Marc omet le changement du visage. Cependant, il dit que ses vêtements devinrent ""si resplendissants qu"il n"est de foulon sur la terre qui puisse les blanchir ainsi""[4](Marc 9: 3). Matthieu et Marc disent que l"apparition d"Elie et Moïse fut suivie de leur conversation avec Jésus. Mais Luc fournit l"objet ou le thème de cette conversation: ""ils parlaient de son départ qu"il allait accomplir à Jérusalem"" (Luc 9: 31). Matthieu et Marc ne parlent pas de cela. Matthieu omet certains éléments du récit de Marc comme le compte- rendu au sujet de l"ignorance de Pierre (Marc 9: 6) mais il ajoute des détails : ""la face de Jésus resplendit comme le soleil"", ""la nuée lumineuse"", "" en qui j"ai mis toute mon affection"", ""les disciples tombèrent sur leur face"", "" Jésus les toucha et leur ordonna de se lever et de n"avoir pas peur"". Luc amplifie Marc en disant que Jésus était en train de prier et ""sa contenance était changée"" (Luc 9: 28, 29). Il ajoute le thème de la conversation de Jésus avec les deux hommes: "" Ils parlaient de son exode…à Jérusalem"" (v. 31). Les mots ""gloire"", ""mon Fils élu"" sont aussi à noter. Pour terminer son récit, Luc dit que les disciples ""gardèrent le silence et ne racontèrent à personne…ce qu"ils avaient vu"" (9: 39). Matthieu et Marc quant à eux, parlent de ce secret sous la recommandation expresse de Jésus (Mt. 17: 9; Mc. 9: 9). Enfin Matthieu et Marc vont raconter la question touchant l"opinion générale prônée par les scribes concernant la venue d"Elie. Luc omet cette partie dans son compte-rendu.
C- Contexte de la transfiguration
Le récit de la transfiguration de Jésus est rapporté par les trois premiers évangiles. Pour une tâche plus facile, nous nous limiterons à en présenter le contexte en nous arrêtant à celui de Luc. L"œuvre de Luc commence par un prologue ( 1: 1-4) qui expose d"une part l"intention de l"auteur, à savoir élever la tradition évangélique au rang d"œuvre littéraire, et, d"autre part, sa méthode et son intention profondes. Puis Luc relate les événements qui entourent la naissance de Jean-Baptiste et de Jésus (1: 5-2:52). Ensuite il présente le récit de l"activité de Jean puis de Jésus (3: 1-13). Dans son évangile, Luc ordonne la vie de Jésus en trois grandes périodes: son ministère en Galilée (3: 14; 9: 50) puis son activité, son enseignement et ses guérisons le long de la route qui le mène à Jérusalem (9 : 51-19-27), enfin l"œuvre à Jérusalem: ultime enseignement au temple, la passion, la mort, la résurrection et l"ascension de Jésus (19: 28; 24: 53).
La scène de la transfiguration, dans les synoptiques, est chronologiquement reliée à la promesse qui termine l"épisode précédent, qui suit la confession de Pierre: ""Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point qu"ils n"aient vu le royaume de Dieu"" (Luc 9: 27). A ce moment-là, Jésus et ses disciples se trouvaient à Césarée de Philippe. Jésus profite de la grande confession pour rappeler à ses disciples comment les chefs, les anciens, les principaux sacrificateurs et les scribes vont le faire souffrir. Ici, leur foi a subi une rude épreuve. C"est alors qu"Il leur enseigna comment renoncer à tout pour le suivre: "" Si quelqu"un veut venir après moi, qu"il renonce à lui-même, qu"il se charge de sa croix, et qu"il me suive"" (Luc 9: 23; cf. Mt. 16: 24). A la fin de l"épisode, il leur fit cette promesse: ""Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu"ils n"aient vu le fils de l"homme venir dans son règne"" (Mt. 16: 28). Ainsi quelques jours après, ce sera l"événement de la transfiguration. Jésus leur avait fait la promesse. Par anticipation, c"est-à-dire avant que se déroulent les événements annoncés précédemment. Jésus leur accorde de contempler sa gloire. La transfiguration était donc une image en miniature du royaume de Dieu. C"est aussi la position d"Ellen White quand elle écrit qu"au cours de l"événement:
""Le futur du royaume de gloire fut montré en miniature sur la montagne…La déclaration de Jésus s"accomplissait pour les apôtres en ce jour quand le Seigneur Jésus était glorifié sur la montagne en présence de ses disciples. Sur le moment, ils ne comprenaient rien; ce n"est que plus tard que le sens de cette scène leur serait révélé""[5]
Aussi, l"apôtre Pierre déclare-t-il dans sa seconde épître:
""Ce n"est pas en effet en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l"avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c"est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique fit entendre une voix qui disait: Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j"ai mis toute mon affection. Et nous avons entendu ctte voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte"". 2 Pierre 1: 16-18.
La courte péricope qui suit immédiatement le récit de la transfiguration est celle relative à la guérison du possédé (Luc 9: 37-43a). Cette courte péricope se situe entre la manifestation de la gloire de Jésus et la seconde annonce de la passion.
Qui est Jésus? Qu"est-il pour les humains? Ces questions dominent le chapître 9. Ainsi, le temps et le lieu de ce récit sont indiqués par rapport à la transfiguration. L"événement met en parallèle la faiblesse des disciples restés au pied de la montagne et la personne de Jésus, le Fils de Dieu, venu pour rétablir en nous la gloire de Dieu, en nous guérissant de toutes nos infirmités. Mais quand la transfiguration eut-elle lieu?
La transfiguration: six jours ou huit jours après
Les évangiles synoptiques ne s"accordent pas sur la date exacte de cet événement. Matthieu et Marc rapportent que l"événement en question s"est déroulé après six jours tandis que pour Luc, il eut lieu huit jours après. Selon Pierre Bonnard:
""Luc n"a plus compris ce détail et l"a remplacé par une formule vague de son cru. Cette précision chronologique qui n"a plus son pareil dans les récits marcien et matthéen avant le début de la passion, est probablement une des clés du récit; elle signifie le sixième jour""[6]
Dans l"Ancien Testament, Exode 24: 16 fait mention de six jours. L"expression des évangiles ne saurait être ici une reprise de ce texte. Elle n"est pas non plus une répétition de la chronologie des apparitions du Ressuscité mais une ""allusion aux jours qui séparaient le grand jour de l"expiation du commencement de la fêtes des Tabernacles (cf. Lév. 23: 27, 34)"".
""Nous serions, soit au premier jour de cette fête qui marquait dans la Palestine du temps, l"apogée de l"excitation messianique et nationale; soit en comptant les jours depuis le début de la fête en son sixième jour, c"est-à-dire à la veille de la conclusion liturgique et populaire de la fête (cf. Lév. 23: 36; Deut. 16: 13; Jn. 7: 37)""[7]
Nous considérons la pensée de P. Bonnard comme magnifique, mais nous ne pouvons pas y adhérer quand nous considérons que ""ces six jours après"" ne pouvaient être que l"intervalle entre la conversation de Jésus avec ses disciples et le déroulement de l"événement de la transfiguration. A ce moment, Jésus quitte les foules et gagne la solitude avec ses trois amis intimes. Il va vivre, lui et ses disciples, une ""apogée messianique"", mais d"un genre autre que celle que les foules attendaient. Luc dit ""huit jours après"". D"après John A. Broadus, ""ces huit jours représentent une étant compte par l"évangéliste selon l"usage grec et hébraïque""[8]En effet, selon cet usage, il n"était pas nécessaire d"accomplir une action pendant les 24 heures d"une journée normale pour en compter la durée normale. Dès que l"on touche une heure dans une journée, elle va être estimée comme entière car c"était ce que recommandait l"usage habituel. En ce sens, Luc, utilisant ce même usage, a inclus le premier et le dernier jour de la période entre la confession de Césarée et la transfiguration. C"est pourquoi il affirme ""huit jours après"".
Le point réel à observer est que les trois évangélistes déclarent que la transfiguration est survenue quelques jours après la prédiction que Jésus devait souffrir et mourir. L"indication de temps n"est pas tout à fait résolue pour les auteurs, mais nous pensons que les ""six jours"" de Matthieu et de Marc et les ""huit jours"" de Luc ne comportent rien de différent. Il paraît seulement que Luc a compté selon l"usage grec et hébraïque, ce qui inclut le premier et le dernier jour dans son système de comptage tandis que les deux premiers évangélistes ont laissé ces deux jours, en utilisant un usage différent.
Les personnages du récit
A travers le récit de la transfiguration, nous retrouvons des personnages qui, par leur rôle, contribuent à faire de l"événement ce qu"il est. Nous allons considérer ces différentes figures de la scène.
1. Jésus
Le personnage central de ce récit est Jésus. Matthieu et Marc rapportent qu" ""Il fut transfiguré devant eux"" (Mt. 17: 1; Mc. 9: 2). Le mot ""transfiguration"" ne désigne pas ici un changement de nature mais simplement un changement d"apparence ou de forme. Les évangiles nous déclarent en quoi consiste ce changement pour Jésus.
1)- ""Son visage resplendit comme le soleil"", c"est-à-dire, revêtit un éclat tout particulier. Il en arriva de même à Moïse quand il descendit de la montagne du Sinaï (Ex. 34: 29, 30; Héb. 1: 3) où Chris est appelé ""la splendeur de la gloire de Dieu"".
2)- ""Ses vêtements devinrent blancs comme la lumière"". Marc dit qu"ils ""devinrent blancs comme la neige tel qu"il n"y a point de foulon sur la terre qui les put ainsi blanchir"". Par ""foulon"", on entend ordinairement un homme qui prépare le drap, qui le foule pour l"épaissir et le rendre plus ferme. Mais ici, ce mot désigne celui qui le lave ou le blanchit après usage. Chez les Grecs, c"était une profession spécial. Luc ajoute que le vêtement de Jésus ""devint resplendissant"", c"est-à-dire d"une blancheur éclatante. Rien ne confirme cependant les opinions émises selon lesquelles le Sauveur parut avec son corps glorifié. L"Ecriture ne nous dit point que le Sauveur a pris à ce moment un corps glorifié; son corps n"a subi aucune transformation; elle ne parle que d"un changement d"apparence.
Luc dit que l"aspect de son visage change et son vêtement se mit à briller. Cela n"indique pas un changement dans l"être mais dans le rapport de Jésus aux autres et des autres à lui. Il n"est pas devenu différent de ce qu"il était auparavant mais il a revêtu pour un instant sa véritable identité, et son apparence lumineuse a servi de signe divin. Cette conception christologique est inscrite dans la doctrine de Dieu surtout chez Luc. L"aspect différent n"exprime pas une nature divine mais une relation de Dieu à Jésus, cependant que Jésus lui-même est dans la relation juste à Dieu par la prière. Mais au contraire des théophanies, surtout de celle d"Exode 24: 9-11, c"est le changement d"aspect qui est central. Chez Moïse, dans Exode 34: 29-35, il n"est que le reflet de la splendeur reçue. Ici, il est une fenêtre ouverte sur la relation du Père au Fils, relation que la voix va expliquer.
Luc a introduit le mot ""doxa""= gloire. Il ne l"emploie pas au sens grec (""opinion"", ""réputation"", ""honneur""), mais au sens biblique (""splendeur"", ""gloire divine""). Peut-être que le sens d"""éclat"", ""brillance"", s"était-il aussi répandu à l"époque hellénistique dans le langage de la cour. L"image s"est donc déplacée: du sens primitif hébreu de ""poids"", on est passé à ""gloire"", ""lumière"", ""brillance"", puis ""éclat"". Le lien entre ""doxa"" et le temple appartient désormais au passé. Selon Luc, la ""doxa"" ou gloire, relève de Dieu et de sa sphère. Pour les humains, elle est associée à la résurrection de sorte qu"on ne peut séparer la dimension eschatologique de la christologie. Jésus seul, par sa résurrection, est entré dans sa gloire, la gloire de Dieu, qui lui est désormais attribuée (Luc 24: 26). En tant que Fils de Dieu, il est porteur de la gloire divine qui lui est attribuée, mais à l"exception de la transfiguration, il ne s"en revêtira qu"après sa passion. Et ce n"est qu"à la parousie qu"elle se manifestera à tous les humains (Luc 9: 26; 21: 27).
Luc relie cet événement à l"entretien précédent ""après qu"il eut dit ces paroles"" (9: 28). Jésus leur avait annoncé sa mort et sa résurrection (v. 22). Il leur avait aussi dit que la vraie voie est celle du renoncement (v.23-26). Un sentiment de déception avait saisi les disciples. Peut-être plusieurs étaient-ils même ébranlés dans leur foi en Jésus le Messie. Comment le Messie se laisserait-il mettre à mort? Huit jours auparavant, lors de la multiplication des pains (9: 12-17), les disciples furent enthousiasmés; ils virent en Jésus le Messie capable de survenir aux besoins matériels du peuple. Cet enthousiasme fut dangereux pour eux car ils étaient charnels et ne faisaient qu"enraciner en eux cette idée d"un Messie temporel. Nous comprenons mieux maintenant l"amère déception de ces disciples à l"ouïe des déclarations de Jésus (9: 22). Le maître éprouve alors le besoin de recourir à la prière, non seulement pour lui-même, mais aussi pour les trois disciples qui ont le plus d"influence sur le groupe entier. Jésus ne monta donc pas sur la montagne pour être transfiguré, mais précise Luc ""pour prier"" (9: 28), pour demander au Père de fortifier la foi de ses disciples. ""Dieu l"exauça par la transfiguration""[9]
La grandeur des miracles précédents (la multiplication des pains entre autres) avait prouvé que Jésus était alors parvenu au faîte de sa puissance vivifiante. Or, comme tout était en harmonie dans sa vie, ce moment devait être aussi celui où il atteignait l"apogée de son propre développement intérieur car Jésus sur la terre, a connu un développement progressif même sur le plan spirituel comme tout homme. L"épître aux Hébreux affirme en effet ""qu"il a appris l"obéissance par les choses qu"il a souffertes"" (Héb. 5: 8). Lorsque Jésus fut arrivé à ce stade de développement spirituel parfait, quel était son avenir normal? Il ne pouvait avancer; il ne devait pas reculer. L"existence terrestre devenait donc dès ce moment un cadre trop étroit pour cette personnalité accomplie. Il ne restait que la mort, mais la mort est l"issue du pécheur. Pour l"homme sans péché, l"issue de la vie n"est pas le passage sombre du sépulcre; c"est le voie royale de la transfiguration glorieuse. Jésus était à ce moment-là ""mûr pour l"entrée immédiate dans l"existence éternelle""[10]Son expérience personnelle était complète. En tant que second Adam, il avait remporté la victoire sur lui-même. Il n"avait pas connu le péché et avait grandi dans la vie spirituelle au maximum de ce que peut atteindre un humain sur cette terre.
2- Pierre, Jacques et Jean
Le choix de ces trois disciples confère une importance primordiale à l"événement de la transfiguration. Cependant, Luc place souvent Jean au second rang après Pierre (Luc 8: 51; Ac4: 13 et 8: 14). De par sa conception de l"Eglise, il n"a que peu d"intérêt pour Jacques, fils de Zébédée. La fidélité à la tradition exige la présence de ce disciple mais le propos théologique de Luc le relègue à la dernière place. Joseph S. Excell écrit ""qu"il (Jésus) choisit ces trois comme leaders entre les disciples, il leur montra ensuite son amère agonie dans le jardin""[11]
Pour Surgeon, ""les signes de la Transfiguration n"étaient pas pour des yeux et des oreilles impurs"". Il écrit:
""C"étaient seulement trois qui virent cette gloire de la transfiguration…ils étaient suffisants pour rendre un complet témoignage, car le témoignage de deux ou trois témoins est vrai, et sur la déclaration de deux ou trois témoins, le témoignage entier était rétabli""[12]
Selon Albert Barnes, ""Jésus choisit ces trois disciples parce qu"il voulait les préparer au ministère évangélique en leur montrant d"une manière toute spéciale, sa gloire et sa patience""[13]
3. Moïse et Elie
A deux reprises Luc relate des opinions sur Jésus, qui l"identifiaient à Elie (9: 18,19). La véritable manifestation d"Elie n"apparaît qu"au début du récit de la transfiguration (9: 30). Son récit de cet événement ne rapporte pas les trois versets de Marc (9: 11-13) repris par Matthieu (17: 10-13) mentionnant l"identification de Jean-Baptiste à Elie. Luc fait preuve d"originalité en situant son récit dans le cadre d"un Jésus en prière (3: 21; 9: 28). Comme Matthieu, il rétablit l"ordre d"apparition dans l"histoire de Moïse et Elie contre Marc 9: 14. L"apparition de ces deux personnages dans la scène de la transfiguration a donné lieu à de très nombreuses explications.
En effet, Moïse et Elie représentent l"une des meilleures clés d"interprétation de ce récit de la transfiguration: ce sont des figures eschatologiques qui apparaissent dans la gloire. Moïse et Elie sont les seuls à avoir fait l"expérience d"une théophanie dans l"Ancien Testament. Or, Jésus est le fils de Dieu. Si Elie est monté au ciel sans passer par la mort (2 Rois 2), Jésus lui, est mort ressuscité. Moïse et Elie préparent l"œuvre de la vie de Jésus; Jésus réalise et accomplit ces deux types. Dans l"Evangile de Marc, il est sous-entendu qu"Elie est venu en la personne de Jean-Baptiste tandis que dans Matthieu, l"identification de Jean avec Elie est explicite.
Les disciples ne comprenaient pas encore la mission de Jean-Baptiste malgré le fait que Jésus leur avait déjà parlé que la vie et l"œuvre de celui-ci accomplissaient la prophétie de la venue d"Elie (Mal. 4: 5). Pendant la prière du Christ, la terre et le ciel entraient en relation. Moïse et Elie sont là, s"entretenant avec lui. Luc ne les désigne pas d"abord par leur nom: il dit: ""deux hommes"" (Lc. 9: 30). Cette expérience reflète l"impression qu"éprouvèrent les témoins de la scène. Ils s"aperçurent d"abord de la présence de deux personnages inconnus: ce fut plus tard qu"ils connurent leurs noms (sans doute dans la conversation Jésus prononça-t-il leurs noms). Ce petit mot ""voici"" fait ressortir l"imprévu de l"apparition.
Moïse et Elie ont été les deux serviteurs de Dieu les plus zélés et les plus puissants de l"ancienne Alliance. Aussi ont-ils eu tous deux une fin privilégiée. Elie n"a pas connu la mort, et il y eut quelque chose de mystérieux dans la disparition de Moïse. L"écrivain américaine, Ellen G. White, déclare que ""sur la montagne de la transfiguration, Moïse représente les justes qui ressusciteront pour hériter le royaume de Dieu, et Elie, ceux qui ne connaîtront pas la mort et seront transformés en un clin d"œil au retour du Christ""[14]Ces deux hommes de Dieu s"entretenant avec Jésus, ""parlaient de son départ qu"il allait accomplir à Jérusalem"" (Luc 9: 31). Moïse et Elie viennent pour encourager le Christ en vue de la lutte qu"il allait affronter à Golgotha. Ces hommes sont les mieux placés pour comprendre sa lutte, précisément parce qu"ils sont des hommes et que le Christ doit combattre son humanité. Cependant, Moïse et Elie n"ont pas connu une lutte identique dans leur expérience. Tous deux sont venus pour encourager Jésus mais ils seront enrichis à leur tour par ce contact avec le Sauveur du monde: ""Elie apprend à connaître une gloire supérieure à celle d"être enlevé sur un chariot…Moïse comprend qu"il y a une fin plus sublime que celle d"expirer…du baiser de l"Eternel…""[15]Cet entretien sanctionnait en même temps dans la conscience des disciples la révélation qui, depuis huit jours, les remplissait d"effroi: à savoir que le Christ devait mourir.
Remarquons bien l"attitude des disciples pendant l"entretien. Dans un premier temps, ils dorment puis s"éveillent, et entendent une partie de la discussion. Quand l"entretien allait cesser, Pierre, désireux de prolonger ce moment unique, s"enhardit et prend la parole. Il s"offre à construire un abri. Sur cette terre, nous pouvons connaître des moments qui sont comme des îlots du ciel pour renouveler nos forces spirituelles. Mais Pierre aurait voulu perpétuer cette présence céleste. Il n"était pas prêt à passer par l"ascension céleste d"Elie. Il fallait qu"il redescendit dans la pleine et qu"il vit le Christ crucifié. Et là, il pourrait désormais, après avoir compris le sens de la croix, prétendre vivre dans une atmosphère céleste. Nous pouvons aspirer aux choses spirituelles mais il nous faut connaître l"expérience de Pierre. Il s"est conformé à l"ordre que Jésus avait donné avant même la transfiguration, et qui concerne le renoncement à soi-même (Luc 9: 23). Le Christ lui-même, tout au long de sa vie, le réalisa.
Les éléments du récit de la transfiguration
1. La montagne: l"Hermon ou le Thabor
Le motif de la montagne comme du reste celui de la prière, annoncent une rencontre de Jésus avec le divin. Joseph S. Excell, commentant le texte de Luc, montre que ""le simple titre employé par l"évangéliste ""la montagne"", le lieu, les huit jours, la blancheur; le tout semble suggérer l"Hermon, la montagne la plus visible de la Palestine, avec sa forte altitude. Cela donne la perspective du Nord, de Césarée de Philippe"".[16] D"autre part, le mont Thabor avec son élévation de 1,929 pieds ou 588 m environ au Sud-Ouest du lac de Galilée et 9 km Est de Nazareth, constituait un emplacement traditionnel. Mais les découvertes qui, au temps du Christ, parlèrent d"une forteresse et d"un petit établissement, qui couronnèrent le sommet de la montagne, rendent possible que Jésus pouvait avoir trouvé là la solitude dont parle Matthieu et Marc. Depuis, le Thabor n"est plus longtemps sérieusement considéré comme le lieu de la transfiguration. Il est généralement identifié au mont Hermon, élevé à 9,166 pieds ou 2,794 mètres où les plus basses pentes s"étendaient sur la ville de Césarée de Philippe et dans le voisinage duquel le Christ et ses disciples étaient connus pour avoir été immédiatement avant la transfiguration (Mt. 16: 13).""[17]
Dans le voisinage de Césarée de Philippe et du mont Hermon, Jésus était ""hors de portée d"Hérode et de Caïphe"" et à une distance des Pharisiens. C"était une région où vivaient des Gentils, au-delà des limites de la Galilée. Mais au pied du mont de la transfiguration, les scribes et les rabbins se mêlaient à une foule de gens, très probablement des Juifs, et visaient d"humilier Jésus et ses disciples. Selon un groupe d"auteurs,
""Il semblerait indiquer que la transfiguration eut lieu en Galilée plutôt que dans un district païen de Césarée de Philippe""[18]
Par ailleurs, suivant la visite de Césarée de Philippe mais avant la transfiguration, Jésus et les disciples parlaient comme voyageant vers le Sud, le long du littoral du lac de Galilée (Mt. 15: 29), à au moins 48 kms du mont Hermon. Il est vrai que les commentateurs veulent montrer que la transfiguration a eu lieu ou sur le Thabor ou sur l"Hermon, mais aucun d"eux n"a pu aboutir à un résultat objectif. Matthieu affirme que ""Jésus les conduit à l"écart sur une haute montagne"", utilisant le même langage que Marc. Luc dit simplement ""sur la montagne"". Ces textes de la Bible ne nous autorisent à prendre aucune position. La montagne n"étant pas nommée dans le Nouveau Testament, il demeure encore des difficultés à déterminer si c"est le Thabor ou l"Hermon. Ce que nous savons est que l"événement eut lieu sur une montagne.
En effet, les scènes sur les montagnes occupent une place prédominante dans l"histoire de Jésus. Quand tous étaient chez eux, il se rendit souvent sur la montagne des Oliviers. La montagne de Galilée était le lieu de rencontre après la résurrection. Il mourut sur le mont Golgotha. Du versant d"une montagne, il monta au ciel. Maintenant, pour ce bref moment, le lieu choisi est la "" Sainte montagne"".
T. L. Donaldson, dans son ouvrage dénommé ""Jesus on the Mountain"", présente sa théologie de la montagne[19]Après avoir exposé son sujet et décrit sa méthode, il examine les montagnes dans l"Ancien Testament, avec une attention spéciale accordée au Sinaï / Horeb (""la montagne de la restauration eschatologique""). Il les trouva être des montagnes d"Alliance, associées à des événements historiques, telle l"élection divine du peuple de Dieu.
Dans la littérature juive du second Temple, Sion, comme montagne à l"exemple du mont de la transfiguration, exerçait une ascendance sur les autres montagnes, et même sur le Sinaï qui demeure enraciné dans le passé tandis que Sion non seulement continue d"attirer l"attention sur des thèmes eschatologiques du rassemblement d"Israël: le pèlerinage des nations, l"intronisation de Yahvé, mais aussi s"y mêle elle-même. D"autre part, le Sinaï s"élève comme une montagne entre les autres montagnes, en plus de Sion.
Dans la rédaction d"une partie de son livre, Donaldson identifie six montagnes théologiquement importantes dans l"Evangile de Matthieu.
1)- La montagne de la troisième tentation de Jésus (4: 1-11).
2)- La montagne de l"enseignement où il présenta le ""Sermon sur la Montagne"" (4: 23-8:11).
3)- La montagne où il nourrit quatre mille personnes (15: 22-39).
4)- La montagne de la Transfiguration (17: 1-9).
5)- Le mont des Oliviers, où il délivra son discours (Mt. 24-25).
6)- La montagne de la grande commission (28: 16-20).
Dans le développement de cette théologie de la montagne, Donaldson admet un parallèle entre Jésus et Moïse dans le récit de Matthieu de la transfiguration et soutient qu"une présentation de la filiation divine de Jésus dans le même compte-rendu démontre l"importance principale d"une théologie à propos de Sion dans les termes de Psaumes 2: 7, interprété selon le verset 6 comme l"intronisation de Jésus sur une montagne telle la montagne de Sion. En bref, les parallèles avec Moïse sur le Sinaï sont beaucoup plus nombreux qu"aucun autre avec un Fils Roi sur le mont Sion. Ici, il est attribué à Jésus toute l"autorité sur une montagne de Galilée: c"est le don des nations comme héritage au Fils-Roi sur Sion (Ps. 2: 6-8). Mais la comparaison entre Psaume 2 et Matthieu 28: 19 paraît tendue car le mot clé de Matthieu, ""autorité"", manque au texte du psaume.
2. Les tentes
Dans l"événement de la transfiguration, les disciples évangélistes rapportent l"intervention de Pierre. Celui-ci semblait éprouver de la joie au déroulement de cette scène si bien qu"il fit une proposition à Jésus. Sa proposition n"est certes pas claire. Que les disciples souhaitent camper dans ce lieu pour jouir plus longtemps du spectacle, cela serait incompréhensible. Mais pourquoi des ""tentes"" pour Jésus, Moïse et Elie? Marc et Luc rapportent que Pierre ne savait pas ce qu"il disait, et qu"il jugeait mal la situation. Mais en quel sens?
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